Actualité spatiale : Le premier tremblement de Mars détecté !


Une première mondiale ! Un tremblement de terre, ou du moins de Mars, a été détecté à la surface de la planète rouge par un instrument français : le SEIS.

Mais avant de parler de cette prouesse, revenons sur la mission qui en a permis l’accomplissement.

La mission InSight

Cette mission fut sélectionnée dans le cadre du programme Discovery de la NASA en 2012. Programme ayant pour but de regrouper une série de projets peu onéreux (moins de 450 millions de dollars). Discovery a d’ailleurs déjà réalisé 12 projets, tels que Deep Impact en 2013 ou encore mis en orbite le télescope spatial chasseur d’exoplanètes : Kepler (mission terminée depuis fin 2018, après 9 ans de bons et loyaux services).

InSight est un atterrisseur développé par la NASA, lancé en mai 2018. Le but de la mission est d’étudier les entrailles de Mars. Pour y parvenir, la sonde a embarquée avec elle deux instruments : le sismomètre français SEIS et un capteur de chaleur Allemand, le HP3.

Illustration de InSight avec ses deux instruments déployés. 

La sonde a atterri sur la surface ocre de Mars en novembre 2018 près de l’équateur. La mission est prévue pour une durée initiale de deux années terrestres. L’avenir nous dira si les instruments sont capables de résister aux conditions climatiques extrêmes de Mars.

Le sismomètre SEIS

Ce sismomètre SEIS (Seismic Experiment for Interior Structure) est le fruit de la collaboration entre le CNES (Centre National d’Etude Spatiales) le maître d’œuvre de SEIS et de l’IPGP (Institut de Physique du Globe de Paris, CNRS, Université de Paris) qui en assure la responsabilité scientifique. Notons de plus que de nombreux laboratoires français sont mis à contribution pour l’analyse des données.

Cette excellence française est vraiment à mettre en avant et on ne va pas se priver !

Le SEIS est composé de deux principales parties.
Le sismographe en lui-même intégrant tous les capteurs en contact direct avec le sol afin de capter la moindre secousse.
Ensuite, c’est un boulier éolien et thermique qui le recouvre. Ainsi, le sismographe est protégé des puissants vents poussiéreux de la planète rouge mais aussi des extrêmes différences de températures qui règnent à la surface (qui peuvent atteindre 70°C entre le jour et la nuit).

Le sismomètre SEIS que l’on distingue sous le bouclier thermique et éolien. © IPGP David Ducros

Le 19 décembre 2018, soit 1 mois après l’arrivée de la sonde, le bras d’InSight déposa pour la première fois un sismomètre sur la surface d’une autre planète que la Terre !

Premier tremblement de Mars détecté

Le 6 avril dernier, SEIS a donc détecté le premier tremblement martien ! Appelé événement « Sol 128 » (signifiant le 128ème jour martien), il est l’un des signaux captés le plus significatif. Car en réalité ce sont 4 signaux qui ont été détectés au total : « Sol 105 », « Sol 128 », « Sol 132 » et le dernier le 11 avril « Sol 133 ».

Les ingénieurs ont reconstitué le son de « Sol 128 » afin que l’on puisse l’entendre, car les vibrations réelles sur Mars n’auraient pas été audibles pour l’oreille humaine. Le voici :

Le séisme est audible de 0:12s à 0:22s.

Cependant à ce jour, l’origine exacte de ce séisme est inconnu. Seule l’analyse en détail des données, qui sont en cours, vont permettre d’en connaître la source.

Une chose est sûre, le vent n’est pas la cause de cette détection. Sur Terre, ce séisme n’aurait même pas été relevé. Mais la surface extrêmement stable de la planète, n’ayant pas de plaque tectonique, alliés aux capteurs très sensibles de SEIS, ont permis d’enregistrer ce faible soubresaut.

Ainsi, nous allons retrouver sur Mars des types de séismes qui sont minoritaires sur Terre. En effet, nos séismes sont principalement dus aux frottements des plaques tectoniques. Ici, ce sont, à l’instar de la Lune, des séismes provoqués par des failles ou des fractures de la croûte.

Pourquoi un sismographe sur Mars ?

L’un des objectifs principaux de la mission InSight est d’avoir des informations sur les structures internes de la planètes rouge. En effet, la réflexion des ondes sismiques et la modification de leur vitesse de propagation en fonction des matériaux traversés vont donner des indications sur sa structure interne.

De la même manière, les missions Apollo ont permis d’analyser la structure de la Lune, permettant de mieux comprendre sa formation. Les scientifiques espèrent donc ici en découvrir davantage sur le mécanisme de formation d’une planète tellurique.


Sources :


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